Chronique : Méduse

Bonjour mes lecteurs ! Aujourd’hui, je vous parle de Méduse de Martine Desjardins publié aux éditions Atalante.

On la surnomme Méduse depuis si longtemps qu’elle en a oublié son véritable prénom. Elle marche tête baissée, le visage caché derrière ses cheveux, pour épargner aux autres la vue de ses Difformités. Elle-même n’a jamais osé se regarder dans un miroir. Placée dans un institut pour jeunes filles à la merci d’adultes peu scrupuleux, Méduse n’a de cesse d’accéder à la bibliothèque des lieux, seul moyen pour elle de s’ouvrir à la connaissance du monde. A force de ruse et de prise de conscience des pouvoirs de ses globes oculaires, qu’elle se garde longtemps de dévoiler, elle nous entraîne dans sa croisade contre l’oppression et la honte du corps. Roman d’apprentissage, roman gothique féministe, conte cruel ? Méduse est tout ça à la fois, et surtout un ouvrage tellement finement brodé littérairement qu’on ne peut en manquer un mot ni un propos : Martine Desjardins, tout autant que Méduse, nous prend dans ses filaments.

Ce livre assez court est pourtant retentissant dans son genre et il m’a beaucoup plu bien qu’il m’ait laissée parfois interdite. 

Cette histoire est vraiment spéciale mais elle a su me conquérir. Si on suit une jeune femme qui paraît monstrueuse, c’est surtout la description de notre monde, cruel et sans cœur qui l’est en réalité. Les bienfaiteurs, comme la famille de Méduse sont abjects et illustrent la part noire qui subsiste chez les grands de ce monde. Ainsi, on prend vraiment plaisir à découvrir et suivre la vengeance de cette jeune femme.

Méduse est assez attachante, puisqu’elle s’adresse à quelqu’un dans son récit, et donc à nous lecteur. Par ce récit aux courts chapitres percutants, on s’attache à cette jeune fille qui ne nous paraît ainsi pas tellement monstrueuse. Néanmoins, la description finale de ses yeux est assez dérangeante, et la métaphore de la féminité ne m’a pas tellement plu et a gâché un peu la fin de mon roman.

Une belle histoire pleine de messages de l’acceptation de soi qui est malgré tout un peu diluée



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